Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j'y mettrai du fumier. Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas. Luc 13. 8-9
Dans notre pays d’origine nous utilisons parfois des proverbes, des paraboles, et des citations dans nos conversations en vue d’enseigner une leçon. La plupart de nos enfants qui grandissent en Amérique du Nord ne comprennent pas cette façon de communiquer. Étant donné que nous sommes au vingt et unième siècle et déconnectés du contexte qui leur permettrait de faire le lien entre métaphores et référents, ils trouvent cette façon de communiquer un peu bizarre. Cependant, si nous remontons dans les temps les plus reculés, on voit que les juifs, contemporains de Jésus, utilisaient eux aussi des paraboles comme l’un des moyens d’enseignement. C’est la raison pour laquelle Jésus, comme tout Juif, s’en servait très souvent afin d’expliquer les concepts comme le royaume de Dieu, l’amour, le service, et le salut aux disciples et aux foules qui le suivaient. Regardons ensemble cette parabole ci-dessous afin de dégager des leçons pour notre croissance spirituelle.
Un homme avait un figuier. Pendant trois ans, il venait chercher du fruit; mais, malheureusement, chaque fois qu'il s'y rendait il n’en trouvait pas. Déçu de ce figuier, il dit au vigneron de le couper et de le jeter au feu parce qu’il était inutile. Ayant pitié pour ce figuier, le vigneron supplia le propriétaire de ne pas le couper en lui disant :
Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j'y mettrai du fumier. Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas. Luc 13. 8-9
Faisons ressortir quelques mots clés : homme, vigneron, vigne, figuier inutile, le maître de la vigne. Que pourrait représenter tout cela? À vrai dire, le sens de chacun des mots de la parabole ne nous est pas donné en détails, mais nous pouvons en tirer des leçons en analysant les symboles utilisés ailleurs dans les écritures.
Cette parabole du figuier bien soigné, mais qui n’a pas rendu le fruit attendu, fait écho de celle qu’on trouve dans le livre d’Ésaïe, chapitre 5. Là, le prophète Esaïe identifie la vigne du Maître comme « la maison d'Israël, » et le plant qu’il chérissait comme « les hommes de Juda » (Voir Esaïe 5 :7). Ce peuple a reçu une mission divine d’être la lumière des nations (Voir Luc 2. 32), c’est-à-dire, faire connaître la parole de Dieu au monde. Cependant, celui-ci a fait fi de cette mission en rejetant la parole faite chair (le maître de la vie). Selon Jean 1.11 « Elle [la parole faite chair] est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. » Par conséquent, au lieu de porter de bons fruits, le peuple que Dieu a choisi en a donné le contraire (Voir Esaïe 5. 2).
La mission en souffre
La question qui se pose c’est de savoir si nous ne serions pas comme ce figuier de la parabole. En tant que membres d’une communauté chrétienne, chaque jour, Dieu nous enseigne sa parole et nous fournit toutes les ressources nécessaires pour notre croissance spirituelle et notre transformation. Nous avons, entre autres, les écrits de l’esprit de prophétie, les dévotions matinales, les activités de prière sur les différentes plates-formes, les journées de jeûne et de prières, les études bibliques, etc. Que faisons-nous de tout cela? Comment les utilisons-nous? Ne passons-nous pas à côté de la mission divine? Loin d'être moraliste ou négative, j’aimerais de préférence susciter notre réflexion en considérant la portée de cette mission.
Utile ou inutile
Un autre aspect à considérer dans la parabole, c’est l’inutilité du figuier. Comment est-il arrivé jusque-là ? Le vigneron n’a-t-il pas négligé son travail en ne prenant pas soin de ce figuier? Je crois que non. Pour porter du fruit, toute plante doit nécessairement passer par plusieurs étapes. La germination de la graine, le développement de la plantule, et la croissance du jeune plant en plant adulte sont toutes des étapes qui nécessitent des soins particuliers.
Ces différentes étapes de la croissance d’une plante, j’en ai fait moi-même l’expérience, comme amateur en jardinage, avec les plantes de notre jardin. Au printemps, après avoir semé les graines, je dois m’assurer d’arroser et d’enlever les mauvaises herbes. Certaines plantes comme les tomates, lorsqu’elles commencent à grandir, requièrent qu’on mette un support pour les garder debout; sinon, elles se cassent ou tombent. Néanmoins, il peut arriver qu’après avoir fait tout ce qui est nécessaire, certaines plantes ne soient pas aussi fructueuses que d’autres.
En tant qu’expert dans son domaine, le vigneron de la parabole savait exactement ce dont le figuier avait besoin pour sa croissance. C’est pourquoi je crois que le vigneron n’a pas négligé de fournir les soins nécessaires à ce figuier. Cependant, on peut comprendre que tous les efforts du vigneron étaient vains puisque le figuier n’arrivait pas à porter du fruit attendu pendant plusieurs années.
Un sursis
Dans la parabole, le propriétaire de la vigne a pris du temps avant de parvenir à la décision finale de couper le figuier. Était-ce une décision injuste? Certes, non! Le vigneron, je n’en doute pas, n’en pensait pas autrement, vu l'improductivité répétitive de cette plante. Mais remarquons sa suggestion : « Seigneur, » dit le vigneron, « laisse-le encore cette année… ». Le vigneron suggéra que si le propriétaire lui accordait un délai de prendre soin de la vigne en l'arrosant davantage et en mettant du fumier tout autour, peut-être, on trouverait le résultat espéré. C’est la raison pour laquelle, “Le vigneron ne refuse pas de s’occuper d’un arbre si peu intéressant. Il veut encore lui prodiguer tous ses soins et le placer dans les conditions les plus favorables.” (Ellen G. White, Paraboles de Jésus, p 156)
Une possibilité et de l’espoir
Bien sûr, on ne connaît pas la suite de cette parabole, parce qu’elle se termine sur une probabilité ou un défi à relever « Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas.»
Je ne sais pas pour toi, mais cela m’interpelle. Nous sommes déjà au deuxième mois de l’année 2023; je me demande s'il y a une petite chance pour nous de sortir de notre léthargie spirituelle. À mon avis, Dieu nous accorde un sursis dans le but de nous permettre de porter du fruit.
Il est important que nous soyons transformés afin de porter ce fruit. Cette transformation consiste en un changement de caractère, de perception, de vision, afin d’améliorer nos relations avec les autres membres de la communauté. Ce n’est pas facile d’y parvenir; ce n’est pas non plus impossible puisque Jésus se met à notre disposition chaque jour, chaque instant, en vue d'opérer ce changement en nous. Une auteure commente
« Dans la parabole, le vigneron ne pense pas un instant que la sentence prononcée contre le figuier qui reste improductif soit injuste. Il connaît et partage l’intérêt que le propriétaire ressent pour cet arbre stérile. Sa plus grande joie serait de le voir pousser et porter du fruit.» (Ellen G. White, Paraboles de Jésus, p. 156)
Par conséquent, en comptant sur Jésus et en nous abandonnant complètement à l’action du Saint-Esprit, nous pouvons être transformés pour devenir de meilleurs parents, frères, et sœurs, car Jésus dit : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15 : 5). De plus, il ajoute : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne » Jean 15 :16.
Le Seigneur est désireux de prolonger sa grâce envers nous. Il veut continuellement passer du temps avec nous afin de nous transformer. Toutefois, nous avons une décision à prendre cette année, en fait aujourd’hui, celle de laisser Jésus-Christ intervenir dans notre vie afin que nous soyons des plantes utiles dans sa vigne. Il se soucie de chacun de nous, et il ne souhaite pas que nous occupions la place inutilement. Son grand désir est que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » 1 Timothée 2:4.
Gertrude Joseph
Membre de l'équipe de rédaction du Blog EAFO
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